Interview de Luc Pitallier : coach d'échecs et écrivain

Découvrez notre interview de Luc Pitallier (pour Creachess.com), coach, entraineur du jeu d'échecs et auteur du livre "Les plus belles idées du jeu d'échecs".

Hélène : Bonjour Luc, peux-tu te présenter succinctement aux internautes ?

Luc Pitallier adolescent et jouant aux échecs

Luc : Bonjour à toutes et à tous, je suis Luc Pitallier, avant tout passionné, joueur d’échecs depuis l’adolescence, puis entraîneur du jeu d’échecs depuis une dizaine d’années et écrivain dans ce domaine depuis environ cinq ans.

Hélène : Alors Luc, on te connaît grâce à ta chaîne YouTube qui fut l’une des premières en français sur la thématique du jeu d’échecs à atteindre le score des 10 000 abonnés. Comment expliques-tu un tel succès ?

Luc : Je pense que j’ai répondu à une offre qui n’était pas pourvue. À l’époque où j’ai commencé YouTube comme tu le soulignes, j’étais l’un des seuls à produire un contenu en français sur la thématique du jeu d’échecs. C’était une époque formidable ! Globalement, j’ai l’impression que les gens accrochaient moins au jeu d’échecs qu’aujourd’hui. Mais c’était pour quelques Youtubeurs en herbe et moi-même le début d’une magnifique aventure ! Démocratiser le jeu d’échecs et travailler dans la pédagogie ont changé ma vie. Cela m’a permis d’être utile aux autres en leur apprenant ce que je savais du mieux que je le pouvais. C’était une façon de transmettre ce que j’avais reçu. Déjà à l’époque, il y avait un certain challenge. Je me rappellerai toujours d’un club qui m’a contacté durant l’été 2017 pour former leurs jeunes. C’était une expérience extrêmement enrichissante qui a duré plusieurs années.

Hélène : Justement, tu parles de challenge. Il est assez facile de voir tes résultats en compétition ou ton classement sur les sites de jeux d’échecs en ligne, mais on connaît moins ton implication et tes résultats dans le coaching. Peux-tu nous en parler ?

Luc Pitallier pendant l'open de Gouesnou

Luc : C’est une mine d’or ! J’ai eu la chance d’entraîner tout type de joueurs : des jeunes et des moins jeunes, des hommes et des femmes, provenant de n’importe quel horizon, certains vivaient en France, en Europe et d’autres ailleurs. Le jeu d’échecs est universel ! Il est pratiqué partout ! C’est un langage commun ! Humainement, c’est top ! Certains élèves que j’entraîne aujourd’hui bossent avec moi depuis plus de cinq ans ! On a créé un lien, une proximité, et dans le coaching, la confiance mutuelle est la clé de tout ! Si l’on veut parler de haut niveau, j’entraîne notamment un jeune joueur qui est champion départemental, champion régional et qui a été dans le top 15 au championnat de France d’échecs de sa catégorie. C’est un véritable challenge que d’essayer de le mener le plus haut possible, surtout avec la concurrence féroce qui règne dans d’autres clubs. Pour un entraîneur, il est aussi important d’être là quand tout va bien - et de récolter le fruit du travail accompli à deux - que d’être là pour soutenir son élève quand tout s’effondre en termes d’objectifs. Je dirais qu’apprendre à gagner est au moins aussi important qu’apprendre à perdre. La défaite permet d’apprendre de ses erreurs et de reconstruire sur des bases plus solides, en se corrigeant. La compétition a cet avantage qu’elle nous permet de nous connaître mieux nous-mêmes, de développer une expérience dont l’objectif est de faire toujours un peu mieux aujourd’hui que la veille. On cherche plus à réaliser des progrès réguliers, qu’à atteindre la perfection.

Hélène : Quels sont les domaines que vous travaillez principalement avec des élèves ?

Luc : Cela dépend bien évidemment du niveau et des objectifs fixés par cet élève. Certains ont des ambitions en compétition. Il va donc falloir travailler un répertoire d’ouverture complet afin de ne jamais être surpris devant l’échiquier. Les basiques, je dirais que ce seraient surtout la maîtrise de tous les schémas tactiques, l’utilisation de plans de jeu dans les finales, une compréhension minimale en stratégie et une bonne connaissance des idées et des principes de base dans les ouvertures choisies.

Hélène : Ça n’a pas l’air évident ! Combien de temps faut-il un élève pour être formé et atteindre ses objectifs ?

Luc : Il y a autant de réponses que d’élèves ! Cela dépend aussi de leur implication. En règle générale, je demande à mes élèves de travailler de leur côté la tactique en résolvant des combinaisons du jeu d’échecs, quant à moi, je leur donne principalement au travers des cours en ligne des idées plutôt en lien avec les ouvertures, les finales et globalement la stratégie. Cela permet de gagner du temps dans la formation.

Luc Pitallier pendant le championnat de Bretagne jeune

Hélène : Cela m’amène à te poser la question suivante : comment donnes-tu tes cours ? En présentiel ou sur Internet ?

Luc : La plupart de mes cours ont lieu sur Internet. J’utilise le logiciel Skype pour communiquer avec mes élèves. Mais je donne également des cours dans un club que l’on a ouvert récemment avec des amis. C’est un petit club sans prétention composée d’irréductibles gaulois !

Hélène : Votre équipe pédagogique a-t-elle déjà obtenu quelques résultats en termes de coaching avec les membres de ce club ?

Luc : Oui, quatre jeunes se sont déjà qualifiés cette année pour le championnat régional dans leur catégorie respective. Quand on voit que le club n’a que quatre mois d’existence, c’est très encourageant pour la suite !

Hélène : Pour finir, quel serait le conseil que tu donnerais à une personne qui désirerait apprendre le jeu d’échecs ?

Luc : Le jeu d’échecs peut sembler difficile à appréhender. Les progrès sont souvent lents au début et non peut être tenté d’abandonner rapidement l’aventure. Mon conseil est le suivant : croyez en vous et ne lâchez rien. La réussite prend du temps mais elle arrive toujours au bout du chemin de celles et ceux qui travaillent !